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OEUVRES POSTHUMES

des Châtiments, dit l'histoire. Soyons patients. M. Rudler est bien patient. Ce sera notre troisième. Non pas notre troisième M. Rudler, notre troisième édition. Et cette fois-ci, dit l'histoire, c'est la vraie édi- tion, celle-ci la seule qui m'intéresse, ma vraie édition, l'édition historique enfin et l'édition historienne. Les autres éditions, les éditions précédentes, les premières éditions, l'édition héroïque, la célèbre édition de Bruxelles, ou de quelque autre Gaule Belgique, enfin la célèbre édition de 1853, comme tous les héroïsmes antécédents, comme tous les héroïsmes antérieurs, comme tous les héroïsmes presque préhistoriques en somme aujourd'hui n'est plus et ne peut plus être qu'un objet d'archéologie. En fait elle est devenue, elle a été forcée de devenir une édition de bibliophiles. Tout y est, la rareté, la précarité, la gloire. (Sous l'Empire la République était fort archéologique, et fort préhisto- rique, et fort héroïque). 1853, c'était le lendemain même du jour. Depuis, d'innombrables contrefaçons en avaient été faites dont le moindre défaut était sou- vent Vincorrection la plus grossière. Mais voici, dit l'histoire, la vraie édition. C'est celle qui a fondé la troi- sième République. C'est ma grande édition à moi; et ma première. C'est mon édition historienne et c'est mon édition historique. Ce n'est point l'édition secrète. Mais c'est ma grande édition publique. Ce n'est point celle qui courait subreptice dans les ateliers républi- cains sous l'Empire. Mais c'est celle qui courait, publique, subreptice, dans les ateliers républicains sous

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