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ŒUVRES POSTHUMES

donc lié. Il était donc saisissable au vieillissement.

Le vieillissement est tout, dit l'histoire. Homère ne voulait pas seulement que l'égide d'Athênê fût très précieuse, et quil en pendit cent franges toutes d'or, toutes bien tissues, chacune valant cent bœufs. Il ne voulait pas seulement que cette égide fût immortelle. — Iliade, II 447 il voulait aussi qu'elle fût invieillis- sahle. Il était Grec, il savait que la mort et la vieillesse et la corruption c'est la même chose. \i.t~x Se, yXauxcoztç 'AOtH,

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et avec eux Alhênê aux yeux clairs,

Ayant I égide très précieuse, invieillissable, et immortelle.

'Ay^paov, littéralement invieillissable. J'avais peut- être raison, Péguy, (ainsi parlait l'histoire, affectueu- sement, à cette âme moderne), j'avais peut-être raison de vous dire que pour bien saisir dans toute sa mélan- colie, cette romance de Chérubin, pour en savourer toute la mélancolie, Vunique mélancolie il fallaitlire cette Mère coupable. Le plus grand vieillissement qui puisse arriver à un homme, c'est d'avoir un enfant sensiblement idiot. C'est précisément ce vieillissement sensiblement posthume qui est arrivé à notre Chérubin. Voici en effet

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