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DES SAINTS ! N N O G E N T S Et je n’ai jamais dilque les épreuves et les exercices de

leur vie, l’]t les maladies et les misères de leur vie, l’^t les détresses de leur vie ce n’était rien. J’ai toujours dit au contraire et j’ai toujours pensé Et j’ai toujours pesé que ce n’était pas rien. Et il faut bien croire qu’en elTet ce n’était pas rien Puisque mon fils a fait tant de miracles sur les malades Et puisque jai donné au roi de P’rance T)e toucher les écrouelles.

Les Pharisiens poussent des cris sur celui qui ne veut

pas attraper la lèpre. Et ils sont scandalisés, ces vertueux. iMais moi qui ne suis pas vertueux, Dit Dieu, Je ne pousse pas des cris et je ne suis pas scandalisé.

Je ne compte pas, je n’en retiens pas que ce Joinville

est trente fois au dessous de l’ordinaire. Mais j’en retiens, mais je compte au contraire Que c’est ce saint Louis qui est peu ordinaire, trente fois peu ordinaire, trente fois extraordinaire, trente fois au dessus de l’ordinaire.

Je ne compte pas, je n’en retiens pas Que Joinville est trente fois lâche.

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