DES SAINTS INNOCENTS
Comme j’ai créé Thomme à mon image et à ma ressem- blance, Ainsi j’ai créé la liberté de rhomme à l’image et à la
ressemblance De ma propre, de mon originelle liberté. Aussi quand
saint Louis tombe à genoux Sur les dalles de là Sainte-Chapelle, sur les dalles de
Notre-Dame C’est un homme qui tombe à genoux, ce n’est pas une
chiffe, ce n’est pas une loque Un tremblant esclave d’Orient C’est un homme et c’est un Français et quand saint
Louis m’aime C’est un homme qui m’aime el quand saint Louis se
donne ( -’est un homme qui se donne. Et quand saint Louis me
donne son cœur Il me donne un cœur d’homme et un cœur de Français.
Et quand il m’estime mon prix C’est-à-dire quand il m’estime Dieu, C’est une têle d’homme qui m’estime, une saine tête de
Français. (Et Joinville même, Joinville qu’il ne faut point
oublier. Quand il m’aime (car il m’aime aussi). Quand il m’estime (car il m’estime aussi), Quand il se donne (car il se donne aussi) et quand il
me donne son cœur, Il sait ce qu’il est, qui il est, 1 ! sait ce qu’il vaut, il sait ce qu’il pèse, il sait ce qu’il
donne, il sait ce qu’il apporte Et je le sais aussi.
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