Page:Peguy oeuvres completes 06.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La fidèle imitation de mon fils par les hommes.

Et j’en ai connu et j’en connaîtrai des imitations si fidèles, dit Dieu,

Et si approchées,
Que moi-même j’en demeure saisi d’admiration et de respect.
Mais enfin il ne faut pas oublier

Que mon fils avait commencé par cette singulière imitation de l’homme.

Singulièrement fidèle.
Qui elle fut poussée jusqu’à l’identité parfaite.
Quand si fidèlement si parfaitement il revêtit le sort mortel.
Quand si fidèlement si parfaitement il imita de naître.
Et de souffrir.
Et de vivre.
Et de mourir.



Mais quand je vous dis : Pensez plutôt à demain je ne vous dis pas : Calculez ce demain.


Pensez-y comme à un jour qui viendra ; et que c’est tout ce que vous en savez.

Ne soyez point ce malheureux qui se retourne et se consume dans son lit
Pour saisir la journée de demain.
Ne portez point votre main
Sur le fruit qui n’est pas mûr.
Sachez seulement que ce demain
Dont on parle toujours
Est le jour qui va venir,