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Nous n’avons plus de goût pour les forfanteries,
Maîtresse de sagesse et de silence et d’ombre,
Nous n’avons plus de goût pour les argenteries,
Ô clef du seul trésor et d’un bonheur sans nombre.


Nous en avons tant vu, dame de pauvreté,
Nous n’avons plus de goût pour de nouveaux regards,
Nous en avons tant fait, temple de pureté,
Nous n’avons plus de goût pour de nouveaux hasards.


Nous avons tant péché, refuge du pécheur,
Nous n’avons plus de goût pour les atermoiements,
Nous avons tant cherché, miracle de candeur,
Nous n’avons plus de goût pour les enseignements.


Nous avons tant appris dans les maisons d’école,
Nous ne savons plus rien que vos commandements,
Nous avons tant failli par l’acte et la parole,
Nous ne savons plus rien que nos amendements.


Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde,
Mais qui marchaient toujours et n’ont jamais plié,
Nous sommes cette Église et ce faisceau lié,
Nous sommes cette race internelle et profonde.