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Pour qu’elle vît venir sur un cheval de guerre,
Conduisant tout un peuple au nom du Notre Père,
Seule devant sa garde et sa gendarmerie ;

Engagée en journée ainsi qu’une ouvrière,
Sous la vieille oriflamme et la jeune bannière
Jetant toute une armée aux pieds de la prière ;

Arborant l’étendard semé de broderie
Où le nom de Jésus vient en argenterie,
Et les armes du même en même orfèvrerie ;

Filant pour ses drapeaux comme une filandière,
Les faisant essanger par quelque buandière,
Les mettant à couler dans l’énorme chaudière ;

Les armes de Jésus c’est sa croix équarrie,
Voilà son armement, voilà son armoirie,
Voilà son armature et son armurerie ;

Rinçant ses beaux drapeaux à l’eau de la rivière,
Les lavant au lavoir comme une lavandière,
Les battant au battoir comme une mercenaire ;

Les armes de Jésus c’est sa face maigrie,
Et les pleurs et le sang dans sa barbe meurtrie,
Et l’injure et l’outrage en sa propre patrie ;