J. E M V S T 1- : H ! • :
Tant d’autres sont partis, tant d’autres sont morts. Crevés de bataille, crevés de misère, crevés de lèpre. l^t à tant d’autres.
(Et ils étaient partis pour la délivrance du Saint- Sépulcre. Et ils ne trouvèrent Que le royaume de Dieu et la vie éternelle).
A tant d’autres. A tous ces autres témoins, à tous ces
autres martyrs il ne fut pas donné. Éternellement il n’est pas donné de chanter ce cantique
nouveau. Tel est mon ordre, tel est le secret de ma hiérarchie. Une vie entière d’exercice et de prière. Une vie d’épreuve, une vie d’humilité n’y suffit pas. Une vie de mérite, une vie de vertu n’y sert de rien. Une vie de sanf,% une vie de larmes, une vie même de
grâce n’y est pour rien. Car ce qu’il y faut précisément c’est une vie qui ne soit
pas entière. Qui soit même exactement tout le contraire d’être
entière. Qui soit le moins vécue, qui soit à peine commencée. Qui soit le moins commencée possible. Et nemo paierai
dicere canlicum. Or ces cent quarante-quatre mille Qui seuls pouvaient chanter ce cantique nouveau,
([u’est-ce qu’ils avaient fait ?
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