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du soir et qui touchait au soir, au dernier soir de sa vie. Mais il ne vit pas se coucher son dernier soir sans avoir vu se lever le soleil éternel. Heureux cet homme qui prit l’enfant Jésus dans ses bras, qui l’éleva dans ses deux mains, le petit enfant Jésus, comme on prend, comme on élève un enfant ordinaire, un petit enfant d’une famille ordinaire d’hommes ; de ses vieilles mains tannées, de ses vieilles mains ridées, de ses pauvres vieilles mains sèches et plissées de vieil homme. De ses deux mains ratatinées. De ses deux mains toutes parcheminées. Et voici qu’il y avait un homme en Jérusalem, nommé Siméon, et cet homme juste et craignant (Dieu), attendant la consolation d’Israël, et l’Esprit saint était en lui. Et il avait reçu réponse de l’Esprit saint, qu’il ne verrait point la mort, qu’il n’eût vu avant le Christ du Seigneur.

Et il vint dans l’esprit dans le temple. Et comme l’enfant Jésus y entrait, conduit par ses parents, pour qu’ils fissent pour lui selon la coutume de la loi ;

Et lui-même le prit dans ses bras, et bénit Dieu, et dit :

Maintenant tu laisses aller ton serviteur, Seigneur, selon ta parole en paix.

Parce que mes yeux ont vu ton salutaire,

Que tu as préparé devant la face de tous les peuples ;

Lumière pour la révélation des nations, et gloire de ton peuple d’Israël.

Et son père et sa mère étaient en admiration sur ce qu’on disait de lui.

Attendant la consolation d’Israël ; et la consolation est venue ; et la consolation n’a point suffi. La consolation est venue, et la consolation n’a pas consolé.