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C’est un chien fidèle
Qui mord et qui lèche
Et les deux retiennent
Le cœur inconstant.
Quand le pécheur s’éloigne de Dieu, mon enfant,

À mesure qu’il s’éloigne, à mesure qu’il s’enfonce dans les pays, à mesure qu’il se perd

Il jette au bord du chemin, dans la ronce et dans les pierres

Comme inutiles et embarrassants et qui l’embêtent les biens les plus précieux. Les biens les plus sacrés.

La parole de Dieu, les plus purs trésors.
Mais il y a une parole de Dieu qu’il ne rejettera point.
Sur laquelle tout homme a pleuré tant de fois.
Sur laquelle, par la vertu de laquelle. Par laquelle
Et il est comme les autres, il a pleuré aussi.
Il est un trésor de Dieu, quand le pécheur s’éloigne
Dans les ténèbres grandissantes.
Quand des ténèbres
Croissantes

Voilent ses yeux il est un trésor de Dieu qu’il ne jettera point aux ronces de la route

Car c’est un mystère qui suit, c’est une parole qui suit
Dans les plus grands
Éloignements.
On n’a pas besoin de s’occuper d’elle, et de la porter. C’est elle
Qui s’occupe de vous et de se porter et de se faire porter.

C’est elle qui suit, c’est une parole à la suite, c’est un trésor qui accompagne.

Les autres paroles de Dieu n’osent pas accompagner l’homme