Il se dépêche d’essuyer ces deux larmes sur sa joue.
Et de les effacer.
Il boit et lèche de la langue sur ses lèvres.
Au coin de ses lèvres l’eau salée de ses larmes.
Qui lui passe à travers la barbe.
Et aussi de sa main maladroitement.
Gauchement.
Obliquement.
De biais, en descendant.
Pour qu’on ne s’aperçoive pas.
Pour qu’on ne voye pas qu’il a pleuré.
Et qu’on n’aille pas se moquer de lui dans le bourg.
Parce qu’il ne faut pas qu’un homme pleure.
Et sa femme qui aujourd’hui est restée à la maison.
Mais qui d’autres fois d’habitude va aussi aux champs.
Qui est si bonne femme de ménage.
Et si bonne chrétienne.
Est-ce qu’elle aurait autant de courage à l’ouvrage.
Et à faire son ménage.
Si elle ne travaillait pas pour ses enfants.
Tout ce que l’on fait on le fait pour les enfants.
Et ce sont les enfants qui font tout faire.