Nous voyons bien. Voyons ! madame Gervaise : souvent nous croyons bien que telle âme est damnée.
— Ma sœur, quand je crois bien qu’une âme s’est damnée, je suis malheureuse et je donne à Dieu la souffrance nouvelle où mon âme est enclose à supposer damnée une âme encore ici.
On offre à Dieu ce que l’on a. On offre à Dieu ce que l’on peut.
— Et quand vous voyez, madame Gervaise, que vos prières sont vaines ?
— Jamais nous ne savons si la prière est vaine.
Ou plutôt nous savons que la prière n’est jamais vaine. Il y a le trésor des prières. Depuis que Jésus a dit son Notre Père. Depuis la première fois que Jésus a dit le Notre Père.
Et quand cela serait, c’est affaire au bon Dieu : nos âmes sont à lui. Quand j’ai fait ma prière et bien fait ma souffrance, il m’exauce à sa volonté : ce n’est pas à nous, ce n’est à personne à lui en demander raison.
— Et la souffrance.