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votre père céleste les nourrit. Est-ce que vous n’êtes pas davantage de plus de prix qu’eux.

Or qui de vous le pensant peut ajouter à sa stature une coudée ?

Et du vêtement qu’êtes-vous soucieux ? Considérez les lis des champs comment ils croissent ; ils ne travaillent, ni ne filent.

Or je vous le dis, que Salomon dans toute sa gloire n’a pas été couvert comme l’un d’eux.

Or si le foin des champs, qui est aujourd’hui, et demain est envoyé au four, Dieu le vêt ainsi ; combien plus vous, gens de modique foi ?

Ne soyez donc pas soucieux, disant : Que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous couvrirons-nous ?

Tout cela en effet ce sont les peuples qui le recherchent. Votre père en effet le sait, que vous manquez de tout cela.

Cherchez donc d’abord le royaume de Dieu, et sa justice ; et tout cela vous sera ajouté.

Ne soyez donc point soucieux pour le lendemain : le jour du lendemain en effet sera soucieux pour soi-même ; au jour suffit sa peine.

Malitia sua : sa peine, sa malice, son mal ; son travail ; son épreuve ; hélas peut-être sa tentation ; peut-être son péché.

Un silence bref.

Le maître sauveur n’a pas voulu que Pierre tirât l’épée contre les soldats en armes : il ne faut pas faire la guerre.