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mot à Jésus-Christ. Aux seuls mérites. Aux mérites de Jésus-Christ. Là peuvent être nos pères et les pères de nos pères. Dieu ait leur âme. Travailler pour eux, prier pour eux, souffrir pour eux. Mériter pour eux. C’est la loi ; c’est la règle. Et on n’a pas besoin de nous le demander ; on n’a pas besoin de nous le commander. Ni de nous y forcer ni même de nous y engager. C’est notre mouvement, c’est notre mouvement propre ; c’est notre amour même ; c’est la communion même.

C’est le mouvement propre, le mouvement naturel de notre amour.

De notre amour humain, de notre amour familial, de notre amour filial.

Il y a l’Église triomphante. Nous devons tâcher d’en être. Il n’y a pas à s’en cacher. Il n’y a pas à faire le modeste. Nous devons tâcher, nous devons demander d’en être. C’est la loi ; c’est la règle. Commune. Nous devons les prier, et en attendant nous devons les prier pour les autres et pour nous, on n’a pas besoin de s’en cacher, les prier, pour les autres de la souffrante et pour les autres de la militante, pour les autres de la terre et pour nous et pour les autres d’ailleurs, leur demander leur intercession, leur demander d’intercéder pour les autres et pour nous, pour tous ceux de la souffrante et pour tous ceux de la militante. Pour être avec eux plus tard. Parmi eux. Pour être avec eux comme eux. Ce n’est pas seulement la loi et la règle. C’est aussi notre mouvement même. C’est aussi notre amour même. C’est aussi la communion même. C’est notre mouvement propre.