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litiques, que nous marchions dans leurs politiques, dans leurs combinaisons, que nous entrions dans leurs vues, politiques, que nous trahissions nos mystiques pour leurs politiques, pour les politiques correspondantes, pour les politiques issues. Mais nous ne sommes pas sous leurs ordres.

Alors les politiciens veulent décerner l’honneur et le droit. Mais ils n’en sont peut-être pas maîtres.

Ils veulent décerner l’obéissance et l’obédience, confirmer la firme, distribuer l’honneur, déclarer la règle. Mais ils n’en sont peut-être pas maîtres.

Ils ne sont pas nos maîtres. Tout le monde n’est pas sous leurs ordres. Ils ne sont pas même leurs propres maîtres.

Parlons plus simplement de ces grands hommes. Et moins durement. Leur politique est devenue un manège de chevaux de bois. Ils nous disent : Monsieur, vous avez changé, vous n’êtes plus à la même place. La preuve, c’est que vous n’êtes plus en face du même chevau de bois. — Pardon, monsieur le député, ce sont les chevaux de bois qui ont tourné.

Il faut rendre d’ailleurs cette justice à ces malheureux qu’ils sont généralement très gentils avec nous, excepté la plupart de ceux qui sortant du personnel enseignant constituent le parti intellectuel. Tous les autres, les députés propres, les politiciens proprement dits, les parlementaires professionnels ont bien autre chose à faire que de s’occuper de nous, et surtout que de nous ennuyer ou de nous être désagréables : les concurrents,