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la scholastique. Et dans la scholastique du matérialisme, la pire de toutes. Ce n’est point trahir d’anciennes amitiés, ce n’est offenser personne que de dire que cette Sorbonne, que nous avons tant aimée, ayant absorbé l’École Normale, est devenue une maîtresse d’inculture, et qui s’en vante, est devenue une maîtresse d’erreur et de barbarie, cette Sorbonne où nous avons achevé nos études. Ces maîtres que nous avons tant aimés, si filialement, que sont-ils devenus. Phénomène singulier, et qui prouve que la barbarie toujours veille. Quand nous ferons nos confessions, nous n’aurons à présenter qu’une Sorbonne accueillante et encore cultivée, celle d’il y a bientôt vingt ans. alors ce sera celle d’il y aura quarante ans, une Sorbonne aimable, française, des maîtres que nous aimions filialement. Vingt ans passent, la barbarie veille. Qu’est-ce que tout cela est devenu. Autour de nous même, Halévy, dans notre entourage le plus proche, l’inculture a des tenants. Vous le savez. Je n’en suis tout de même pas cause. Je ne vous en veux pas, il ne faut pas m’en vouloir. En vingt ans une domination temporelle en matière intellectuelle si solidement établie, (temporellement, en puissance temporelle), que nulle chaire d’enseignement supérieur n’y échappe. Une domination temporelle d’un parti intellectuel. Une Sorbonne qui fait trop parler d’elle ; en dehors de l’enseignement, en dehors du travail. Une Sorbonne dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle fait trop parler d’elle, pour une honnête Sorbonne. Une domination temporelle d’un parti intellectuel qui sans doute n’a point les têtes et les cœurs, qui n’y tient point, (mais) qui a (toutes) les chaires, qui a les honneurs, qui a l’argent, qui fait les mariages,