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comme un Hugo. Ce courage cynique dont nous avons parlé quelquefois. De faire n’importe quoi, pourvu qu’on en fasse. Il sentait bien que cette fois-ci il allait refaire tout à fait la même.

§57. — Il faisait varier constamment les données, comme pour se donner à lui-même à chaque fois un autre problème. Mais c’était le même.

L’illusion d’un autre problème.

§58. — Quand on lit ce plan en prose de son premier acte d’une Iphigénie en Tauride, on voit bien que pour lui cette expression de la magie du vers, quand on l’applique à lui, n’est plus du jargon littéraire ni du jargon de l’histoire littéraire, mais qu’elle exprime la réalité même. C’était vraiment, réellement, littéralement une magie, un charme ; et plutôt une magie noire qu’une magie blanche.

Quand le vers manque, tout manque. Le charme.

§59. — L’événement était toujours le même. Ça finissait toujours mal. Par des péripéties de même forme on était toujours conduit à des catastrophes de même forme ; aux mêmes désastres ; l’événement même était impur ; l’événement même était malheureux, était disgracié.

§60. — La force de grâce de Corneille au contraire est telle qu’elle envahit l’événement même. Une tragédie de Corneille finit toujours bien. Héroïsme, clémence, pardon, martyre elle finit toujours par un couronnement. Les palmes temporelles croissantes dans les trois premières s’achèvent, se promeuvent, se