chaînons illustres, puisqu’il s’agit d’une chaîne charnelle,
Une race y montait comme une longue chaîne.
Cette chaîne charnelle, cette chaîne de race, Luc la prend, le médecin Luc, au contraire de Matthieu, mais c’est la même chaîne. Il la prend au contraire, c’est-à-dire dans le sens contraire, Matthieu la descend, Luc la (re)monte, mais c’est la même chaîne.
Matthieu descend le temps, Luc le monte. Mais c’est le même temps. Matthieu commence par poser le Livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. Il se place en Abraham. Puis il descend de cascade en cascade, de grade en grade, il déduit de père en fils, de génération charnelle en génération charnelle. Luc au contraire se place en Jésus, et non pas seulement en Jésus, mais en Jésus commençant environ ses trente ans, et se situant de là, partant de là, remontant de fils en père, qui fuit, qui fuit, de génération charnelle en génération charnelle, de grade en grade il remonte jusqu’au premier Adam, qui fuit Dei. Ce qu’il y a de mystérieuse filiation charnelle dans le premier Adam même, dans la création du premier Adam, dans la création charnelle de l’Adam charnel, ce qu’ainsi il y a de charnel dans le Pater Noster même, dans le Notre Père, et qu’il s’y agit bien d’un vrai père, d’un père pour de bon, tout ce mystère est déjà, merveilleusement ramassé, dans ce qui fuit venant continûment, sans que rien le distingue, sans que rien le sépare, en série continue, en série homogène après ces innombrables qui fuit, sans que rien l’en distingue,