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ment temporel comme une fleur et comme un fruit temporel, comme une fleur et comme un fruit de la terre, comme un aboutissement, comme un couronnement temporel, comme un coup suprême de fécondité temporelle, pour ainsi dire, littéralement comme une réussite extraordinaire de fécondité charnelle, comme une infloraison, comme une implacentation charnelle, comme une culminaison, comme une fructification de cime, comme une forcerie, pourtant naturelle, comme un couronnement charnel, comme une histoire (culminante, suprême, limite) arrivée à la chair et à la terre. Mais enfin, par déficience, par carence nous ne pouvons peut-être pas demander aux païens, (aux Juifs), de considérer, de contempler l’incarnation. Ce n’était peut-être pas leur destination naturelle. Ce n’est peut-être pas leur office. Alors toute la contre-partie nous manquait. Quand il s’est trouvé un païen, un seul, (et un Juif, un biblique), pour considérer l’incarnation du côté charnel ; de l’autre côté ; pour contempler, pour considérer l’insertion de l’éternel dans le temporel, du spirituel dans le corporel, dans le charnel, du côté du temporel, du côté du corporel, du côté du charnel. Pour considérer, pour contempler de l’autre côté, venant de l’autre côté, situé de l’autre côté. Pour considérer l’éternité venant du siècle, lui venant du siècle l’éternité entrante dans le siècle, et conjointement, complémentairement le siècle accueillant l’éternité. Pour considérer, pour contempler Dieu du côté de sa créature, venant du côté de sa créature, situé comme sa créature et du côté de sa créature. Dieu entrant dans sa créature, la créature accueillant (son) Dieu, une série de créatures, la lignée de David, aboutissant à Dieu comme