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Pauline

Sauvez-vous d’une vue à tous les deux funeste.
J’abhorre les faux dieux.

Polyeucte

Et moi je les déteste.

Néarque

Je tiens leur culte impie.

Polyeucte

Et je le tiens funeste.

Mais ce même devoir qui le vainquit dans Rome,
Et qui me range ici dessous les lois d’un homme,

Un des plus beaux exemples, je ne dis pas seulement un des plus curieux, mais un des plus frappants de ce qu’il y a une fortune pour les rimes aussi, une destinée, c’est le sort des rimes en ort dans Corneille ; mort, sort, effort, port ; surtout mort et sort. Ces rimes servent à faire des vers ordinaires, des vers de tous les jours ; (des vers ordinaires de Corneille) :

Allons-y par nos pleurs faire encore un effort ;
Et n’employons après que nous à notre mort.

Sur mes pareils, Néarque, un bel œil est bien fort ;
Tel craint de le fâcher qui ne craint pas la mort :

Et toute la rigueur de votre premier sort
Contre votre mérite eût fait un vain effort.