me fait une recommandation, une exigence de ne rien laisser perdre de ce faible, de cet immense avantage temporel. Vraiment je serais un grand sot d’y manquer. Ma propre infirmité me fait un devoir de ne rien laisser échapper. Je serais plus qu’un sot, plus et moins, je serais un certain coupable d’y manquer. De ne pas me laisser refaire, de ne pas me laisser redevenir un paysan de chez nous. Tout éternel est tenu, est requis de prendre une naissance, une inscription charnelle, tout spirituel, tout éternel est tenu de prendre une insertion, un racinement, plus qu’une infloraison : une placentation temporelle. J’entends tout éternel humain. Mais cette grande histoire éternelle, cette histoire d’éternelle sainteté est venue au monde dans notre pays, cette grande histoire éternelle est une histoire de chez nous. Le temporel est la terre et le temps, la matière, le terroir, le terreau de l’éternel. Mais cette grande sainte était une fille de chez nous ; une fille de France ; une fille de la campagne ; une fille de paysans. Avouez qu’ayant entrepris cette difficile entreprise, que l’ayant commencée, qu’ayant reçu de la commencer, à présent je serais un grand sot, moi-même de ne pas me laisser redevenir (ce) paysan. Je me priverais moi-même, je m’enlèverais mon principal, mon seul atout, temporel. Quelque sot. Pensez, mon cher Halévy, n’est-il pas effrayant de penser que son père et sa mère, son oncle Durand Lassois, ses trois frères, sa grande sœur, ses amies, Mengette, Hauviette, madame Gervaise étaient des gens comme nous en avons tant connus étant petits, comme nous eussions été nous-mêmes, comme nous allions être nous-mêmes, (or si nous pouvions tranquillement le redevenir), étaient exactement, étaient identi-
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