ennemis du parti intellectuel et du monde moderne, mais qu’en réalité ils sont eux-mêmes une certaine sorte de parti intellectuel et de parti moderne. Très notamment un parti de logiciens, un parti logique. C’est ce qu’il y aurait à dire sur eux de plus probant. Sinon de plus profond. Aussi on ne le dit pas. Cela se voit notamment à la forme de leur bataille même, notamment à l’idée qu’ils ont, qu’ils se font du parti intellectuel, de leurs adversaires intellectuels du parti intellectuel. Ils s’en font une idée, une représentation toute intellectuelle. Elle-même. Ils soutiennent contre eux, on serait tenté de dire avec eux un combat, une bataille intellectuelle, sur un plan, sur le plan intellectuel, en langage intellectuel, avec des armes intellectuelles. Ainsi généralement ils se font de leurs adversaires une idée intellectuelle, parce qu’étant eux-mêmes intellectuels ils se font une idée intellectuelle de tout, et deuxièmement, par un recoupement, par un secret accord du mécanisme des mentalités, ils se font des intellectuels, du parti intellectuel, une idée comme doublement intellectuelle ; intellectuelle dans son corps et dans son mode ; dans sa matière et dans sa forme ; dans son auteur et dans son objet ; dans son point d’origine et dans son point d’application ; dans tout son transport, dans tout son trajet.
Sur cette question historique particulière de l’origine de l’affaire Dreyfus quand je lis dans l’Action française les souvenirs notamment de M. Maurice Pujo je vois qu’il croit (et naturellement qu’il croit se rappeler, mais je crois, moi, que c’est une opération purement intellectuelle, un phénomène très connu ce siècle de