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les profondeurs, qui nourrissaient. Vous avez vu les manifestations et pendant que nous suivions les règles de notre honneur vous n’avez pas vu les forces. C’est la loi même du combat. Aujourd’hui vous ne pouvez pas tout lire. En arrière, en remontant. Vous ne pouvez pas tout nous connaître. On ne se rattrape pas, on ne se refait pas, on ne se remet pas de dix, douze ou quinze ans. Prenez seulement ceci. Et alors je leur donne ou je leur envoie un exemplaire du III-21, Jean Deck, pour la Finlande, non point seulement pour qu’ils lisent ce gros et beau travail de notre collaborateur, au moment même où la Finlande, qui avait tout de même un peu résisté à l’autocratie pure, à la bureaucratie autocratique, ne peut plus résister à l’autocratie parlementaire, ne peut plus se défendre contre la bureaucratie autocratique déguisée, masquée d’un vague appareil parlementaire, mais parce qu’à la fin de ce cahier, dans ce désastreux mois d’août de 1902, nous avions, dans le désastre et dans le désarroi de notre zèle, dans le deuil de notre désastre, groupé hâtivement à la fin de ce cahier tout ce que nous avions pu grouper hâtivement de dreyfusiste, tout ce que nous avions pu ramasser contre la politique, contre la démagogie de la loi des congrégations. Lisez seulement, leur dis-je, à la fin du cahier, ce dossier de trente ou quarante pages pour et contre les congrégations. Lisez même seulement, à la fin de ce dossier, cette consultation de Bernard-Lazare datée du 6 août 1902, intitulée la loi et les congrégations. Vingt-cinq pages. Les dernières vraiment qu’il ait données. Un an après il était mort ou mourait.

Il faut leur faire cette justice qu’ils sortent de cette