certain sens, partout ; un cœur qui saignait en Orient et en Occident, dans l’Islam et en Chrétienté ; un cœur qui saignait en Judée même, et un homme en même temps qui plaisantait les Sionistes ; ainsi est le juif ; un tremblement de colère, et c’était pour quelque injure subie dans la vallée du Dnièpr. Aussi ce que nos Puissances ne voulaient pas voir, qu’il fût le prophète, le juif, le chef, — le dernier colporteur juif le savait, le voyait, le plus misérable juif de Roumanie. Un tremblement, une vibration perpétuelle. Tout ce qu’il faut pour mourir à quarante ans. Pas un muscle, pas un nerf qui ne fût tendu pour une mission secrète, perpétuellement vibré pour la mission. Jamais homme ne se tint à ce point chef de sa race et de son peuple, responsable pour sa race et pour son peuple. Un être perpétuellement tendu. Une arrière-tension, une sous-tension inexpiable. Pas un sentiment, pas une pensée, pas l’ombre d’une passion qui ne fût tendue, qui ne fût commandée par un commandement vieux de cinquante siècles, par le commandement tombé il y a cinquante siècles ; toute une race, tout un monde sur les épaules, une race, un monde de cinquante siècles sur les épaules voûtées ; sur les épaules rondes, sur les épaules lourdes ; un cœur dévoré de feu, du feu de sa race, consumé du feu de son peuple ; le feu au cœur, une tête ardente, et le charbon ardent sur la lèvre prophète.
Quand je viens en relation avec quelqu’un de nos anciens adversaires (c’est un phénomène de plus en