Il ne faut pas lui alléguer sa mort. Car sa mort même fut pour eux. Il ne faut pas lui reprocher sa mort.
On lui en voulait surtout, les Juifs lui en voulaient surtout, le méprisaient surtout parce qu’il n’était pas riche. Je crois même qu’on disait qu’il était dépensier. Cela voulait dire qu’on n’avait plus besoin de lui, ou que l’on croyait que l’on n’avait plus besoin de lui. Peut-être en effet leur coûtait-il un peu ; leur avait-il coûté un peu plus. C’était un homme qui avait la main ouverte.
Seulement il faudrait peut-être considérer qu’il était sans prix.
Car il était mort avant d’être mort. Israël une fois de plus, Israël poursuivait ses destinées temporellement éternelles. Il est extrêmement remarquable que le seul journal où on ait jamais traité dignement notre ami, je veux dire selon sa dignité, selon sa grandeur, selon sa mesure, dans son ordre de grandeur, où on l’ait traité en ennemi sans doute, violemment, âprement, comme un ennemi, mais enfin à sa mesure, où on l’ait considéré à la mesure de sa grandeur, où on ait dit, en termes ennemis, mais enfin où on ait dit combien il aimait Israël et combien il était grand fut la Libre Parole, et que le seul homme qui l’ait dit fut M. Édouard Drumont. C’est une honte pour nous que le nom de Bernard-Lazare, depuis cinq ans, sept ans qu’il est mort, n’ait jamais figuré que dans un journal ennemi. Je ne parle pas des cahiers, dont il demeure l’ami intérieur, l’inspirateur secret, je dirai très volontiers, et