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francs cinquante, 314 pages, couverture toile reliée illustrée rouge et noir de H. Goussé. Quand on me dit qu’il y aurait une image peinte, je me méfiai ; je ne redoute rien tant que les images pour un texte ; aujourd’hui que le livre est là, relié dans sa toile verte, je dois déclarer que ce dessin rouge et noir me paraît beau ; il est simple, il est sobre, il vaut le livre, il exprime le livre : c’est tout dire.

Je ne cesse de demander à nos abonnés ; mais c’est qu’il y a beaucoup à demander ; l’œuvre à faire est immense ; je leur demande instamment de faire à cette édition nouvelle du Jean Coste la plus grande fortune qu’ils pourront. Le livre mérite cette fortune.

L’auteur la mérite. Nous avons ici exposé assez franchement notre situation administrative et financière pour avoir le droit de parler finance. On doit toujours parler finance. La fausse discrétion financière est la plus insupportable des hypocrisies bourgeoises. Lavergne s’est endetté pour écrire son livre. D’ailleurs Lavergne a, comme tous les auteurs, comme tous les ouvriers, le droit et le devoir de vivre en travaillant. Nos cahiers sont malheureusement trop misérables eux-mêmes pour payer des droits d’auteur ; le temps n’est pas venu où dans cette institution, florissante enfin, tous les ouvriers auront un salaire normal, un salaire minimum.

Lavergne n’a pas touché un sou des cahiers ; dans la nouvelle édition il touche, pour la première fois de sa vie, des droits d’auteur ; un contrat normal est intervenu ; or il est juste que Lavergne et sa famille vivent ; nous devons avoir beaucoup d’affection pour ceux de nous qui, instituteurs ou professeurs, quittent leur métier et viennent exercer sur nous parmi nous leur