mière, ambitieux de banque, de commerce, d’industrie chez qui la passion du gouvernement financier, commercial, industriel, chez qui la passion du travail, chez qui la passion d’amasser n’est pas la première ; ambitieux dont les temps de grandes inventions mécaniques, de grandes aventures industrielles présenteraient beaucoup d’exemples ; ambitieux dont les avènements de rois américains présenteraient des exemples particulièrement nombreux ; ambitieux dont les campagnes économiques étaient, elles aussi, des fuites en avant ; et dans l’ambition de Napoléon Bonaparte même on reconnaîtrait cet effroi persistant, la peur de retomber dans la misère, dans le risque, dans l’aventure ; la proclamation de l’Empire semble avoir été surtout pour lui une assurance, plus une assurance qu’un agrandissement ; il pensait à fixer la fortune, à consolider ; il n’avait sans doute pas alors, à l’égard de la certitude, une mentalité très éloignée de celle d’un bon fonctionnaire qui songe à la régularité de l’avancement, à la sécurité de la situation, à la tranquillité de la retraite. Il voulut avoir son bureau.
Telle est en effet la prolongation de la marque de la misère : ceux qui échappent à la misère n’échappent pas à la mémoire de leur misère ; ou par continuation, ou par un effet de réaction, toute leur vie ultérieure en est qualifiée ; les uns, de beaucoup les plus nombreux, se taisent dans la conservation de la pauvreté ; ils ne sont pas révolutionnaires ; ils ne sont pas égalitaires ; ils demeurent au-dessous de l’égalité ; les autres, quelques-uns, ne sont révolutionnaires que pour soi ; ils ne sont pas égalitaires non plus ; ils s’enfuient au-dessus de l’égalité. Ce sont là deux démarches contraires, mais