la troisième république avaient vu très nettement combien il importait au maintien de l’esprit public sous un gouvernement républicain que les humanités fussent premières maintenues.
C’est un phénomène très fréquent dans l’histoire de l’humanité. Pendant des siècles de grandes humanités se battent pour et contre une grande cause. Et puis tout passe. Et puis, un jour, pendant que l’humanité a le dos tourné, une petite bande de malandrins arrive, détrousseurs de cadavres, chacals et moins que chacals, et on s’aperçoit le lendemain que la dite grande cause a été étranglée dans la nuit.
C’est ce qui vient de nous arriver dans le monde moderne avec le grec. Par une simple altération, par une simple prétendue réforme des programmes de l’enseignement secondaire français, par le triomphe passager de quelques maniaques modernistes et scientistes français, généralement radicaux, quelques-uns socialistes professionnels, toute une culture, tout un monde, une des quatre cultures qui aient fait le monde moderne, — il est vrai que ce n’est pas ce qu’elles ont fait de mieux, — disparaît tout tranquillement et tout posément sous nos yeux de la face du monde et de la vie de l’humanité. Sous nos yeux, par nos soins disparaît la mémoire de la plus belle humanité. Et en deuxième ligne, au deuxième degré, sous nos yeux, par nos soins périt tout l’effort des humanistes et des hommes de la Renaissance. Tout cet admirable seizième siècle aura fermenté et restitué en vain.
C’est une perte qui sera sans doute irréparable. Car nous savons par l’histoire de l’humanité qu’en matière de culture on sait bien quand on perd, et ce que l’on