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deviner que nous vivons étroitement. L’arrivée d’un nouvel enfant, la perspective des dépenses prochaines, qui vont être si lourdes à notre petite bourse, nous fait désirer de travailler un peu plus afin d’augmenter nos ressources. Or il nous est bien difficile de trouver, dans la campagne où nous sommes, des occupations supplémentaires.

J’ai pensé que peut-être vous pourriez nous procurer quelque travail de plume : adresses à faire, manuscrits à copier, etc. J’espère n’avoir pas trop présumé de votre obligeance ; je pense que vous voudrez être assez bon pour me répondre. Puisse votre réponse m’apporter une bonne nouvelle, je vous serai infiniment reconnaissante ! Je prends mes vacances le 2 août ; j’aurai un mois et demi de loisirs et je serai si heureuse de pouvoir les employer utilement !

Daignez agréer, monsieur, avec mes excuses pour la peine que je vais vous causer, l’expression de mes remerciements et de mes sentiments les plus distingués.

Marguerite Meunier,

Institutrice primaire publique
à la Montée de Charente
Charente

Bien entendu, j’ai modifié les noms propres, le nom de la commune, la signature. Une institutrice qui cherche du travail pour nourrir ses enfants serait mal notée des grands chefs ; de telles démarches feraient croire que les familles des instituteurs ne sont pas complètement heureuses.

Mais si quelqu’un de nos abonnés veut entrer en relation avec cette famille et peut lui procurer du travail, nous serons heureux d’établir la communication. Écrire à M. André Bourgeois.

Cette lettre nous parvint quelques jours avant le commencement des vacances. Nous recevons un assez