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vements de retour de barbarie et comme de revanche des éléments moins intellectuels aux éléments intellectuels.

Et il y a aussi, triplant le premier, un immense mouvement de supplication des populations, des éléments moins (prétendus) révolutionnaires aux éléments plus (prétendus) révolutionnaires, aux éléments proprement (prétendus) révolutionnaires, parce que pour ces peuples enfants et réactionnaires la prétention révolutionnaire, qui d’ailleurs se confond souvent avec l’intellectualisme, est encore un avantage, une puissance, et un bonheur ; et, en retour, des mouvements de retour de barbarie et comme de revanche des éléments moins (prétendus) révolutionnaires aux éléments (prétendus) révolutionnaires.

Il peut y avoir une certaine apparence de présomption, ou d’étrangeté, à déclarer qu’un immense mouvement qui a sous nos yeux des effets immenses et des retentissements immenses, qui a tout l’aspect d’un mouvement révolutionnaire et qui aura sans doute les effets d’un mouvement révolutionnaire, pourtant n’est point un mouvement révolutionnaire. C’est pourtant une simple constatation. Pour qu’un mouvement soit, au sens technique de ce mot, un mouvement révolutionnaire, il ne suffit point qu’il ait toute la force et toute l’étendue d’un mouvement révolutionnaire, ni qu’il en ait les effets, ni qu’il en ait cette violence que l’on persiste à croire indispensable à la constitution du mouvement révolutionnaire ; et il ne suffit point qu’un peuple soit en état de révolte, même permanente, surtout permanente, même générale, même généralisée, pour que