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viennent pas, de tous les mots, des épithètes, qui manquent, qui ratent immanquablement. Sacristie et métaphore. Comme tout cela était moisi, pourri de littérature. 1823, il avait vingt-et-un ans. Il a gagné, depuis. Il n’a pas volé sa gloire, celui-là.

Mais débarbouillons-nous. Tout a une fin. Avant de remonter, parmi ce peuple qui se disperse, avant de remonter par les ponts boulevard Saint-Michel et jusqu’à la rue de la Sorbonne, où le travail négligé nous attend, débarbouillons-nous de tous ces essais, lavons-nous la mémoire de tous ces mauvais vers. Avant de rompre, récitons-nous de ces vers définitifs, définitivement réussis. Prenons-les parmi les poèmes réussis correspondants. Je veux dire correspondant aux poèmes d’essai que nous avons essuyés.

Napoléon le tenait si bien. Il était si hanté de ce nom et de cette image de Napoléon que Napoléon lui sert de calendrier. Et quel calendrier. Pour quelle date. Pour la date la plus importante de l’histoire universelle, qui est la date de la naissance de Victor Hugo : les Feuilles d’automne, I Data fata secutus, devise des Saint-John, [qu’est-ce que c’est que les Saint-John ?]

Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul déjà, par maint endroit,
Le front de l’empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon,…

Juin 1830. Et Chants du Crépuscule, V, Napoléon II, i :

Mil huit cent onze ! — Ô temps où des peuples sans nombre