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nommer des alexandrins ; mais pour ceux de Hugo, ce n’est pas assez grand ; la révérence, l’honneur demanderait que l’on fût autorisé officiellement à les intituler des Alexandrins ; VII :

Dors, nous t’irons chercher ! ce jour viendra peut-être !
Car nous t’avons pour dieu sans l’avoir eu pour maître !
Car notre œil s’est mouillé de ton destin fatal,
Et, sous les trois couleurs comme sous l’oriflamme,
Nous ne nous pendons pas à cette corde infâme
Qui t’arrache à ton piédestal !

Oh ! va, nous te ferons de belles funérailles !
Nous aurons bien aussi peut-être nos batailles ;
Nous en ombragerons ton cercueil respecté !
Nous y convierons tout, Europe, Afrique, Asie !
Et nous t’amènerons la jeune Poésie
Chantant la jeune Liberté !

Quelque répugnance que j’aie à souligner des mots dans un texte, comme le font les barbares Allemands, qui de leur affreux espacement typographique finissent par souligner tant de mots dans leurs textes qu’il finit par y avoir plus de mots soulignés que de mots non soulignés, ce qui attire naturellement l’attention sur les mots non soulignés, ce qui ne serait très spirituel que si c’était fait exprès, je n’ai pu m’empêcher de souligner ce vers que je ne lui ai pas fait dire :

Oh ! va, nous te ferons de belles funérailles !
Nous aurons bien aussi peut-être nos batailles ;