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dans le peuple, un Hugo se dérangeant pour aller voir passer des chevaux, fussent-ils militaires, de préférence, militaires, et, dessus ces chevaux militaires, des hommes militaires, avec des bottes, et des pantalons rouges, et des gants blancs montant jusqu’aux épaules, et des tuniques sombres à revers éclatants rouges, et des casques de métal ; comme ce casque immense de bronze et d’or que fait ce Dôme des Invalides ; un Hugo pacifiste sans doute, comme le peuple, dans le peuple, mais, comme le peuple, pacifiste de grande armée ; un vieil Hugo populaire militaire ; un Hugo de parades et de défilés…

Lorsque le régiment des hallebardiers passe,…

un autre Hugo que celui que nos bons maîtres se sont ingéniés à nous représenter, un nouvel et un ancien Hugo, éminemment et anciennement Parisien, l’unité même de l’histoire de Paris, tout un tout autre Hugo ; tout un Hugo de cortèges, de pompes et d’apparat, de cérémonies à Notre-Dame, fût-ce avec ces messieurs du clergé, commandés au besoin, commandés de préférence par Son Éminence Mgr. le cardinal-archevêque de Paris, des défilés passant sur le pont de la Seine, ecclésiastiques, laïques, militaires, civils, sur les ponts de la Seine eux-mêmes encadrés quadrilatéralement par les lignes droites et parfaites des quais vides, vides aujourd’hui et réservés comme ils étaient vides et réservés pour les fêtes, pour les défilés du siècle dernier, le Hugo des vieux souvenirs et des cérémonies anciennes, qui ne demandait qu’à devenir le Dieu des cérémonies nouvelles, demi royaliste, demi impérialiste, demi légitimiste, demi orléaniste, demi populaire, demi chambellan,