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pendant l’année qui nous restait avant la fin de la législature j’aurais comme tout le monde fait ma séparation des Églises et de l’État ; j’aurais comme tout le monde constaté que cette séparation s’était faite, au moins à la Chambre, à peu près honnêtement ; c’est-à-dire qu’elle ne s’était nullement faite comme l’avait imaginée M. Combes, et comme il avait pris soin de l’annoncer lui-même, qu’elle n’avait pas été un exercice de persécution, un essai de persécution, de suppression de l’Église par l’État, un essai d’oppression, de domination anticatholique, prétendue anticléricale, mais qu’elle avait révélé un effort sincère de libération mutuelle, qu’on y avait vu ce que les parlementaires nous avaient presque désaccoutumés de voir : du travail, parlementaire ; qu’elle avait abouti à un premier programme sérieux de liberté mutuelle organisée ; en un mot qu’elle n’avait point été combiste, mais beaucoup plus républicaine.

Après la séparation que faire, sinon, comme tout le monde parlementaire politique, aller en vacances ; ainsi dans la torpeur que ne manquent jamais de provoquer les événements officiellement importants, et pendant ce que nous nommons agréablement les loisirs des vacances, patiemment j’aurais écrit mon cahier de récapitulation ; j’aurais énuméré les événements ; j’aurais compté, mesuré en toute quiétude les événements présents ; j’aurais invoqué les événements absents ; d’une voix impérieuse, qui est la voix propre de l’historien ; et quand je ne me serais pas trouvé d’accord avec les événements, j’aurais déclaré, de cette voix, que c’étaient les événements qui avaient tort ; les dociles événements, présents, absents, tous également sérieux,