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nement envers le Saint-Siège ; et quelle avait été la politique du Saint-Siège envers le gouvernement français ; comment les anticléricaux se conduisirent ; comment les anticatholiques se conduisirent ; comment les cléricaux se conduisirent ; comment les catholiques ne se conduisirent pas ; comment les libéraux, les libertaires, les hommes et les citoyens de liberté, commencèrent de se ressaisir, et comment ils se conduisirent enfin ; comment fut connue enfin la grande mort de Waldeck-Rousseau ; comment cette mort, cette lente mort, fut jugée aussitôt un malheur absolument irréparable ; comment la loi des retraites ouvrières fut ajournée, comment la loi portant établissement d’un impôt sur le revenu fut surajournée ; pourquoi ; s’il est vrai que le général André, ministre de la guerre, oublié aujourd’hui, désorganisa l’armée, qui était encore assez organisée ; en quel sens et comment ; s’il est vrai que M. Camille Pelletan, aujourd’hui journaliste, alors ministre de la marine, acheva de désorganiser une armée navale qui n’était plus guère une force organisée ; en quel sens et comment ; s’il n’y eut pas, dans le même sens, une désorganisation de la France même ; qu’il y eut assurément une désorganisation, une décomposition, et une corruption de l’ancien dreyfusisme ; assurément une désorganisation, une décomposition, et une corruption de l’ancien socialisme ; que le dreyfusisme, devenant gouvernemental, politique, parlementaire, cessait d’être un véritable dreyfusisme ; que le socialisme, devenant gouvernemental, politique, parlementaire, devenait étatisme et cessait d’être un socialisme véritable ; comment l’esprit révolutionnaire était atteint dans ses sources les plus profondes ; comment la tradition révo-