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proquement, et l’on rapporte à une page des lettres qui viennent de dix pages plus loin.

Eudoxe.

« Remercions Théoctiste de nous avoir dit tous ses rêves. « C’est bien à peu près ainsi que parlent les prêtres ; mais les mots sont différents. » Les esprits superficiels échappent seuls à l’obsession de ces problèmes. Ils se renferment dans une cave et nient le ciel. Ces gens-là eussent dit à Colomb regardant l’horizon de la mer vers l’Occident : « Pauvre fou, tu vois bien qu’il n’y a rien au delà. »

Philalèthe.

« Dans quelques années, si nous existons et si quelque chose existe, nous pourrons reprendre ces questions et voir en quoi se sera modifiée notre manière d’envisager l’univers. Quel dommage que nous ne puissions, comme dans la légende racontée par Thomas de Cantimpré, donner rendez-vous à ceux d’entre nous qui seront morts, pour qu’ils viennent nous rendre compte de la réalité des choses de l’autre vie !

Eudoxe.

« Je crois qu’en pareille matière le témoignage des morts est peu de chose. Comme dit la parabole : Neque si quis mortuorum resurrexerit credent. En fait de vertu, chacun trouve la certitude en consultant son propre cœur. »