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« Et vous la connaissez bien, amis des universités populaires ; car le maître qui consacra tant de belles pages à la « biographie psychologique » d’Ernest Renan et qui, par ses discours et ses écrits, nous a fait mieux connaître les pinceaux enchanteurs de l’immortel Watteau, »…

On dit le pinceau, d’habitude ; il est vrai qu’il en avait plusieurs.

« descend pour vous de sa chaire trop haute, et, pourquoi ne pas le dire ? trop universitaire de la Sorbonne, pour vous enseigner, philosophe et artiste, et poète, la sagesse et la beauté. »

C’est un beau programme. Ici le portrait dessiné de M. Gabriel Séailles.

« Ainsi, tantôt crayonnant une feuille blanche, devant lui, sur le buvard, et tantôt se frottant les mains l’une dans l’autre avec vivacité, ou roulant dans les doigts, et tordant, et meurtrissant je ne sais quel méchant bristol, le regard riant à travers le double verre du lorgnon bien posé sur le nez fort, le front large, la barbe cascadante grisonnante au menton, et les pieds chaudement fourrés dans les pantoufles, M. Gabriel Séailles poursuivit : »

Je suis assuré qu’un tel ton, de telles expressions désobligent beaucoup M. Gabriel Séailles ; je n’insisterai point sur ce que la description détaillée de toutes ces commodités de la conversation présente a de désobligeant quand on s’installe pour traiter d’un débat qui divise douloureusement les consciences ; je suis assuré