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curés ; de modestes et d’honnêtes ecclésiastiques ; ils n’occupaient aucune situation dans l’État, car les petits curés de campagne n’étaient pas plus que ne sont aujourd’hui nos instituteurs, et nos grands prélats de l’enseignement, démagogues, députés, ministres, sénateurs, ne sont pas moins que n’étaient les grands évêques et les grands cardinaux ; pas plus tard qu’avant hier, dans son numéro daté du samedi 15 octobre 1904, la Petite République, ayant à interroger M. Gabriel Séailles sur la séparation des Églises et de l’État, employait aux fins de cette enquête, par le ministère de M. Henry Honorat, des expressions qui me paraissent empreintes d’un respect vraiment religieux : « à Paris, devant sa table de travail, » nous dit le journaliste, « au milieu de ses livres et de ses carnets, M. Gabriel Séailles me disait, en une causerie aimable et sympathique, les mêmes choses à peu près dans les mêmes termes. »

— Aimable, dans ces graves questions ; enfin.

« Deux jeunes hommes, deux de ses disciples, l’écoutaient avec moi. »

— Je vous assure, monsieur le journaliste, que vous vous trompez ; il n’y a point, sur la place, une philosophie qui soit proprement la philosophie de M. Séailles, et donc il n’y a point des disciples de M. Séailles ; c’est Jésus-Christ, qui avait des disciples ; M. Séailles forme des élèves, tout simplement.

« M. Gabriel Séailles aime ces entretiens familiers où se plaît sa bonne humeur charmante.