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de sa fantaisie ou jaillir de sa verve, — il disait : Je ne sais pas si je ne deviens pas ridicule, avec mon histoire. — Mais depuis le jour où cette pensée lui vint, comme il est aussi intraitable avec lui-même, et plus intraitable, qu’il ne l’est avec les autres, il a redoublé son histoire, il a refait son article avec une certaine volupté.

C’est justement ce qui m’intéresse ; quand on veut mesurer les ravages de la politique parlementaire, on peut, on doit commencer par en évaluer les ravages moyens, ordinaires, la zone intermédiaire ; et pour cela considérer les effets de la politique parlementaire dans les esprits, dans les caractères moyens ; ce ne sont pas les caractères moyens qui manquent, ni les petits caractères, faibles, nuls ; ni les esprits nuls ; quand ensuite on veut déterminer les limites de cette zone même, par en haut et par en bas, et effectuer les mesures extrêmes, il faut considérer les maxima, et les minima d’immoralité politique ; en haut les minima d’immoralité politique parlementaire ; en bas les maxima d’immoralité politique parlementaire ; ces maxima sont intéressants ; et ils ne manquent pas non plus ; mais que l’on choisisse comme exemple le cas d’un Edwards, le cas d’un Zévaès, ou le cas de M. Henri Bérenger, rien n’est aussi dégoûtant que de fouiller, fût-ce avec les instruments de la chirurgie, dans ces basses régions politiques parlementaires ; non moins intéressants, non moins nombreux, les minima d’immoralité politique parlementaire peuvent apporter beaucoup de tristesses ; ils apportent beaucoup plus de nausées ; je dis minima d’immoralité politique parlementaire et non minima d’immoralisation politique parlementaire ; il se peut que les