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Combes à soutenir ; d’où les contaminations parlementaires ; je ne suis pas suspect de n’apercevoir pas dans un discours sénatorial, même de M. Clemenceau, les contaminations politiques parlementaires ; mais sommairement le discours de M. Clemenceau pour la liberté était plus et autre qu’un simple discours politique parlementaire.

Sur M. Clemenceau parlementaire, homme politique, sénateur, candidat, peut-être, à quelque ministère ou à la présidence du conseil, politicien sans doute, ministériel et combiste, je n’ai aucune illusion ; nul homme, quel que soit son talent, ne peut se dérober aux servitudes formidables de telles situations ; M. Clemenceau parlementaire, homme politique, sénateur, candidat ministre, candidat président du conseil, politicien, ministériel et combiste ne peut donner, ne peut valoir que ce que le parlementarisme, la politique, le sénat, la candidature, le ministérialisme, et le combisme permet de valoir, et de donner.

Je n’ai aucune illusion sur la politique de M. Clemenceau. Trois jours après cette séance du mardi 17 novembre, où il avait prononce ce beau discours pour la liberté, dans la séance du vendredi 20 novembre 1903, M. Clemenceau, répondant à M. Waldeck-Rousseau, prononça contre les congrégations un discours, ou plutôt une exhortation, un entraînement où la tare politique reparaît toute, où il n’y a rien absolument que de la politique, c’est-à-dire où il n’y avait littéralement rien, bref un discours politique parlementaire que je défie le plus audacieux des politiciens de concilier avec le beau discours précédent pour la liberté, où même il est permis d’apercevoir un désaveu politique de ce beau