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Et d’ailleurs qu’on relise un peu ces textes, et qu’on y réfléchisse : qui de nous, qui d’ailleurs serait capable de forger des textes aussi admirables ; j’ai la plus grande estime pour nos auteurs et pour nos collaborateurs accoutumés ; mais ce n’est pas leur faire injure que de demander : qui de nos auteurs, qui de nos collaborateurs accoutumés forgerait un texte aussi admirable ; il y a dans madame Bovary un discours de Comices agricoles que prononce un conseiller de préfecture et que l’on entend un peu partout, aujourd’hui, attribuer au préfet ou au sous-préfet, ce qui n’est pas juste, puisqu’il fut prononcé par un conseiller de préfecture, et que M. le Préfet, dit l’auteur, n’avait pu venir ; pour faire, pour forger des textes et des comptes rendus comme ceux que l’on va lire, il faudrait être plus fort que le vieux Flaubert et que Maupassant ; or on n’est pas plus fort que le vieux Flaubert et que Maupassant ; ne résistons pas : saluons modestement une réalité aussi grande que le génie ; et respectueusement dédions le courrier que l’on va lire

à la mémoire du vieux Flaubert.