Comment ne pas s’indigner que les comédies politiques parlementaires aillent se produire jusque sur les tombes ; l’oraison funèbre, en elle-même, est déjà un genre extrêmement délicat ; je n’ai jamais bien compris que l’on pût parler dans le silence de la mort ; mais que dire du boniment politique parlementaire assez impudent pour jouer sur un mort sa partie de comédie ; on lira plus loin qu’au cimetière, M. Descolis, juge de paix, ayant excusé MM. Fernand Rabier, député ; Le Carpentier, procureur de la République, — ici va commencer la comédie, — donne lecture de la lettre suivante, — ici commence l’audace, — de M. Viger, sénateur.
On lira plus loin la lettre de M. Viger, sans doute écrite par quelque secrétaire. Elle est adressée à M. Baconnet, ami dévoué et exécuteur testamentaire du docteur Gebaüer. Pour l’intelligence de la comédie, et pour la mesure de l’audace, il faut savoir que le docteur Gebaüer appartenait à la deuxième circonscription d’Orléans, Orléans campagne, et que cette circonscription fut la circonscription de M. Viger député ; le docteur Gebaüer appartenait donc de quelque manière à M. Viger ; il était de son arrondissement, de sa circonscription, de son royaume ; en outre, si j’en crois les biographies, le docteur Gebaüer avait été en situation, à un moment de sa carrière politique, de devenir le député de cet arrondissement, qui était le sien, de cette seconde circonscription d’Orléans ; il était, à ce moment de sa carrière politique, tout désigné aux suffrages préliminaires de ces assemblées plénières, de ces congrès généraux qui aujourd’hui, dans les pays de la domination radicale, anticipent les résultats du suffrage