Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

familièrement le Progrès tout court, comme un du pays ; — pour donner une représentation de tout le pays commun, il faudrait tout un courrier d’Orléans, comparable au courrier que nous avons de Laval ; un tel courrier ferait la France vue d’Orléans ; les trois articles du Progrès font Orléans vu de Montargis.

Nous avons dit souvent qu’un certain radicalisme autoritaire, traditionnel, conservateur et souvent réactionnaire, qu’une certaine libre-pensée, qu’un certain prétendu rationalisme en réalité tendait à restituer un culte rituel d’État, de gouvernement, laïque, officiel, civil, — catholique au fond ; — nous avons dit souvent que tout un parti politique parlementaire tendait à se constituer en Anti-Église ; nous avons souvent essayé de montrer que cette tendance, que cette inclination n’était pas moins dangereuse pour la liberté, si même elle ne l’était plus, que la conservation catholique.

De même que la conservation catholique reparaît surtout aux grandes circonstances de la vie, naissance, mariage, et mort, de même cette inclination religieuse anticatholique, cette antireligion, apparaît, ou si l’on veut reparaît aux grandes circonstances de la vie ; nous connaissons tous, au moins par les journaux, ces baptêmes laïques, si catholiques.

Je me permets de publier ci-après, empruntés au Progrès du Loiret, deux comptes rendus d’enterrements et un compte rendu de mariage ; le respect que nous devons à tous les morts pourrait nous interdire de publier sur un mort des comptes rendus ennemis ; il ne peut nous empêcher de publier un compte rendu ami ; et si l’on voyait dans les textes reproduits la matière de quelque irrévérence, la faute en reviendrait toute