simplement quelle différence il y a entre cet Ambroise et un homme de proie. Je demande combien cet Ambroise a mangé d’hommes et de maisons avant d’aller fêter le Père et la Mère à Chantebled.
Il ne suffit pas, pour être un homme nouveau, de chanter le premier né des dieux. N’oublions pas que nous sommes athées. Nous ne sommes pas athées seulement du vrai Dieu, de Iahvèh, de Jésus, nous sommes athées aussi des faux dieux, des dieux hellènes. « On rêve », dit M. Laurent Tailhade,… « à l’invocation immortelle de Lucrèce proclamant Vénus Victorieuse, la Déesse qui peuple les mers chargées de nefs et les terres grosses de fruits. » … « Dans le roman de Zola, c’est aussi Vénus Victorieuse, Vénus Génitrice qui triomphe, reine des germes et de l’immortel espoir. Mais ce n’est pas le seul pullulement des êtres qu’elle suscite. La Bonté croît autour d’elle, comme une fleur sans seconde, fleur de l’humanité libre et reconquise à elle-même. »[1] Et encore : « C’est la bonne parole du travail, de la réconciliation finale et de la paix. »[2] Non ! Il faut distinguer. Fécondité est un roman d’amour, mais non pas un livre de paix et de bonté.
Ne soyons pas plus païens que les païens. Le même Lucrèce, qui invoquait Vénus au commencement de son poème : « Déesse Vénus, mère des Enéades, volupté des hommes et des dieux… » continue assez vite, et assez bien : « Alors que la vie humaine gisait salement sous les yeux, écrasée sur terre sous la lourde religion, qui des régions du ciel montrait la tête, menaçante au-dessus des mortels par l’horreur de son aspect, pour la