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toriquement, que les premiers se résolvent dans les seconds. Je parle souvent des guesdistes, en particulier de Zévaès et de Guesde, pour deux raisons : la première est de mon institution même : je parle souvent d’eux parce que les périodiques autorisés n’en parlent pas selon toute la vérité ; je fais donc l’appoint, le complément ; je fais alors cette fonction complémentaire dont je t’ai plus haut donné à peu près la définition ; ainsi les guesdistes ont dans mes cahiers une place plus grande que celle qu’ils ont dans la réalité ; la seconde raison est du réel même ; il suffit d’avoir assisté au Congrès, à sa préparation, à l’affaire Dreyfus, pour avoir partout constaté le guesdisme et heurté le guesdiste ; je tâche donc de donner aux guesdistes dans mes cahiers une place telle que la place qu’ils occupent ainsi dans tous les périodiques socialistes, autorisés et libres, y compris les cahiers, dans l’ensemble des périodiques socialistes, soit aussi grande que la place qu’ils occupent dans la réalité. Ce que je dis de la place est valable pour la nature et pour la qualité, ainsi de suite.

Il est presque injurieux que tu aies pu supposer que j’aie choisi ou incliné les réalités pour y trouver le guesdisme. J’ai trouvé le guesdisme dans le socialisme comme j’ai trouvé le jésuitisme dans le catholicisme. On peut nier qu’il y soit ainsi. Je serai heureux de discuter les négations. Ce n’est pas de ma faute si j’ai vu les guesdistes au Congrès. Ce n’est pas de ma faute si Liebknecht a écrit dans une revue publique, — les revues étrangères sont tout de même publiques, et publiées, — qu’il était, — tu sais pourquoi, et comment, — contre les dreyfusards ; ce n’est pas de ma faute si ensuite M. Marcel Hutin rapporte et publie, dans l’Écho