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INTRODUCTION

ne sont visibles qu’à travers les auteurs — « Cette Voulzie qui existe vous embête » — et ceux qui connaissent les réalités.

Péguy a le dédain, j’oserai dire la nausée des pédants, parce qu’il en a trop vu et aussi parce que sa passion de la vérité et de la réalité s’exaspère jusqu’à la fureur contre l’artificiel, le plaqué et le faux semblant.

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M’excusera-t-on d’avoir défloré le plaisir que se promet le lecteur de lire continument ce volume, en en découpant quelques-uns des passages les plus significatifs ?

J’ai cru que Péguy ne pouvait être mieux présenté que par lui-même et c’est pourquoi je l’ai laissé parler.

Sa physionomie ne sort-elle pas de ses confessions avec la netteté et le relief souhaitables.

Ce petit paysan, de pure souche française, vous le voyez se jeter avec avidité sur la culture classique : entendez-le narrer ses émotions devant la révélation du latin et son ravissement à la déclinaison de rosa, rosæ. Il absorbe par tous les pores les leçons de ses maîtres. Tout lui est profit et joie.

Cependant sans qu’il en ait toujours pleine conscience il participe à la vie du dehors. Né en 1873, il pousse avec la République.

Sorti du peuple, boursier de l’Université de 1885 à 1894, comment échapperait-il à l’attraction des idées socialistes ?

Pas plus que bon nombre de ses condisciples, il n’a

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