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de nos abonnés fermes et gratuits qui n’auraient pas reçu le volume à la première expédition ou distribution. À M. Pierre Baudouin. Sais-tu ce que tu as ?

— Je sais que je n’ai rien.

— Tu ne te doutes pas de ce que tu as : homme ignorant et inhabile. Tu as le produit d’une souscription que j’ouvre aux cahiers et que nos camarades ne manqueront pas d’accueillir aux Journaux pour tous. Qu’adviendra-t-il de cette souscription, c’est ce que tu sauras en lisant de quinzaine en quinzaine, ou de mois en mois, c’est selon, la couverture des cahiers.

— Je lis toujours attentivement la couverture, me répondit-il naïvement, parce que c’est le plus intéressant.

— Pour ménager les finances qui te reviennent, je commencerai par expédier aux Parisiens. Autant que je me rappelle mon ancien métier de libraire.

— C’est vrai, tu fus libraire.

— Autant que je me rappelle mon ancien métier, les colis postaux de Paris pour Paris, jusqu’à cinq kilos, ne coûtent que cinq sous. Cent exemplaires pour vingt-cinq francs : c’est pour rien. Il est même ennuyeux que l’on ne puisse pas envoyer trois exemplaires à la même personne. Cela ne reviendrait pas plus cher. Les difficultés financières commenceront à devenir sérieuses pour la province, où réside la banlieue, et pour l’extérieur. Envoyé par la poste, un imprimé ordinaire, sous bande, ou un imprimé expédié sous forme de lettre ou de carte postale ou sous enveloppe ouverte peut avoir jusqu’à quarante-cinq centimètres sur toutes les faces : nous sommes donc au-dessous du maximum accordé, nous résidons à l’intérieur des limites instituées. Le poids maximum est de trois kilos : ici encore nous sommes