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— Ta classe et tes leçons payantes, ce sont les abonnements à huit francs, les abonnements à vingt francs, les souscriptions mensuelles régulières et les souscriptions extraordinaires.

— Je le sais bien, mais plus libres.

— Naturellement, tout à fait libres. — Et tes abonnements gratuits, ce sont nos conférences et nos leçons populaires.

— Je le sais bien.

— La preuve en est que ce sont nos salaires de classe et de leçons qui nourrissent tes cahiers.

— Je le sais mieux que toi.

— Mes cinq francs par mois représentent une demi-heure de leçon. Tu ne le sais pas mieux que moi.

— Je voulais dire que je m’en suis aperçu avant toi, puisque c’est l’économie même de ces cahiers.

— Parlons peu, mais parlons bien. Parlons proprement. Et Lucien Deslandes ?

— Pas plus agrégé qu’avant, toujours timide, malade et malheureux. Il est en congé en Sologne chez ses parents, qui sont pauvres. Il m’envoie ponctuellement à la fin de chaque mois une souscription de vingt sous, exactement de vingt-et-un sous, sept timbres de trois sous dans la lettre où il me donne de ses nouvelles. C’est quelqu’un de vraiment rare.

— Il a des sentiments rares et son cœur est muni de tristesse. Dans ton avant-dernier cahier tu as parlé finalement de notre ami Pierre Baudouin. Qu’est-il devenu ?

— Marcel Baudouin est mort. Pierre Baudouin a été sérieusement malade. Je suis allé le voir la semaine passée.