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Les médecins, imbus du mécanicisme, expliquent cette action moléculaire par leurs propriétés mécaniques. Ils sont arrivés ainsi à dire que si un médicament active la circulation, c’est que, mêlé au sang, il rend plus facile l’écoulement et, par suite, la circulation de ce fluide ; s’il la ralentit, c’est qu’un phénomène opposé se produit. Et voilà, de par l’expérimentation, le nitrate de potasse un excitant circulatoire, l’alcool un sédatif de la circulation ; si l’acétate d’ammoniaque combat l’ivresse, c’est qu’il compense, par l’activité circulatoire qui est le résultat de son action, la torpeur produite par l’alcool. M. Poiseuille explique l’acte purgatif par un effet d’endosmose. D’après lui, le sulfate de soude devrait son action purgative à son pouvoir endosmotique considérable ; mais on sait positivement qu’il purge tout aussi bien introduit dans les veines qu’administré dans l’intestin. Et le sucre, dont le pouvoir endosmotique est si grand, devrait, d’après cette théorie, être un purgatif énergique. Or, il n’en est rien. Les partisans du mécanicisme ne voient dans les actes de la vie que des faits d’élasticité, de capillarité, d’endosmose, mais tout ne peut s’expliquer ainsi.

Les homœopathes, plus ingénieux et plus expéditifs, supposent aux médicaments des vertus inhérentes (vires) que l’économie seule a le secret de développer, de d’infuser, et dont elle s’aide pour récupérer la santé. C’est là une doctrine fantaisiste (pharmaco-dynamisme), entretenue par la passion