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Nutrition. — La nutrition elle-même n’est pas à l’abri de l’action sensible des médicaments. Ces agents la favorisent soit en apportant des éléments de réparation plus riches (toniques), soit en rendant plus parfaites et plus actives les élaborations interstitielles d’où résulte le travail cellulaire propre à chaque organe (évacuants), soit en ralentissant le mouvement de destruction organique par leur propre destruction (anti-déperditeurs : café, coca).

Nous en finissons ici. On pourrait pousser à l’infini ces exemples sans démontrer davantage que les médicaments sont des modificateurs d’organes, de fonctions, et qu’ils n’agissent qu’en créant une physiologie particulière, laquelle contrarie la physiologie pathologique et lui fournit des occasions pour revenir aux modes normaux de la santé.

Action intime. — À côté de cette action physiologique, tangible à nos sens, il y a aussi l’action intime dont on a tant cherché à pénétrer le secret. Malgré cela, s’il est encore un point obscur et controversé dans la thérapeutique, c’est bien, certes, celui relatif à la façon dont se comportent les particules médicamenteuses au contact des éléments organiques. Il est, en effet, fort difficile de voir, de saisir ce qui se passe dans le sein des organes, sous ce voile que forme la matière même des tissus. Aussi faut-il se résigner pour longtemps, peut-être, à écouter les hypothèses qu’on a émises à ce sujet, et qui toutes reflètent la doctrine de leurs auteurs.